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1Monsieur, je receuz hier votre lettre du XXVe, à laquelle il n’échée vous dire autre chose
2sinon vous remercier des novelles que m’avez departies par icelle ; et qu’entendant quelque
3chose des menées et praticques de ces huguenotz, je ne fauldray de vous en donner
4soubdain advis, comme au semblable je vous prie de faire de votre part. De ce cousté,
5nous avons novelles qu’au port de Vayo sont desembarquez environ cinq mil Allemans
6qu’on met en ces frontieres ; et estoit chose resolue dès lors que le duc passe par de
7Sesse passa par Gennes en intention de venir à rupture, ce qui asseurement fust
8advenu sans la mort de l’admiral et ses adherens, qui a esté occasion de divertir tous
9ces desseings. A present, nous attendrons à veoir ce qui surviendra, et pour ce que je ne
10veulx retarder le partement de ceste depesche, je remettray à une autre fois
11à vous envoyer ung chiffre, vous priant de commander, s’il vous plaist, que
12mon pacquet soit couru en toutte diligence ; et me recommandant sur ce à votre bonne
13grace, je prie le Createur qu’il vous doint,
14Monsieur, en santé bonne, longue et contente vie. De Saluces, le premier
15jour d’octobre 1572.
16Votre plus affectionné à vous faire service.
17Lodovico Birago